Et
si le bonheur, c'était de rouler sans toit, mais aussi sans portes ?
Véritable OVNI des routes ou plutôt, devrait-on dire ORNI pour Objet Roulant Non Identifié, la BWM Z1 a été produite de juillet 1988 à juin 1991. En presque trois ans d’existence au catalogue, ce ne sont pas moins de 8012 exemplaires, et pas un de plus, qui sont sortis des usines bavaroises.

Un peu d’histoire…
Les prémices de la production de cette voiture, aujourd’hui iconique, débutent avec la fondation du département « Forschung und Technik » en 1985 qui avait reçu pour mission d’imaginer des véhicules se démarquant de la gamme BMW de l’époque. En effet, nul ne niera la qualité et la fiabilité des modèles iconiques des années 80 que sont la Série 3 E30, la Série 5 E28 et E34, la Série 6 E24 plus communément appelée « Sharknose » dessinée sous la direction de celui que l’on ne présente plus : Paul Bracq. Tout ceci sans oublier la Série 7 E32, bien entendu. Toutefois, force est de constater que ces modèles ne dérogeraient pas à la norme d’un certain classicisme dans la gamme BMW de l’époque.
C’est justement pour déroger à cette règle qu’a été fonder le département « Forschung und Technik » avec une mission peu évidente. En bref, garder la patte BMW avec le célèbre « Freude am Fahren », comprenez « le plaisir de conduire » tout en apportant un brin de fantaisie et d’innovation dans un design parfois jugé trop consensuel et trop austère.
Certains modèles imaginés par ce bureau d’études dédié à la « frivolité » ne sont restés que des simples concepts cars tandis que d’autres étaient, dès le part, voués à être produits sur les chaines bavaroises pour le plus grand plaisir du public. C’est le cas de la Z1
Z comme… “Zukunft” mais aussi un clin d’œil au passé !
La BMW Z1 n’est pas une voiture comme les autres en raison de sa genèse et son design à la fois unique et audacieux.
En effet, elle est l’une des voitures les plus originales jamais produites par BMW, car au-delà d’un d’être un roadster, ses portes sont tout à fait particulières avec un système de rétractation coulissant dans les bas de caisse de la voiture.
Les portes coulissantes ne sont pas la seule caractéristique qui rend cette voiture particulière de cette voiture. En effet, on relèvera également l’utilisation de matériaux de construction innovants. Ici, la carrosserie est en plastique renforcé de fibre de verre, ce sont donc là les prémices de l’utilisation des matériaux composites dans l’automobile ! Autre fait remarquable, pour l’époque, bien que ce soit devenu la quasi-norme aujourd’hui, une carrosserie qui est entièrement amovible et qui permet un remplacement rapide d’éventuels panneaux endommagés.
La Z1 est aujourd’hui une voiture culte parmi les amateurs de voitures sportives puisqu’elle a réussi, avec brio, sa mission d’être la voiture du futur. En effet, il n’aura pas échappé aux amoureux de la langue de Goethe que le Z n’a pas été choisi au hasard. Il est tout simplement là pour « Zunkuft » qui n’est rien d’autre que le mot « futur » en allemand. Pourtant, c’est aussi un clin d’œil au passé puisqu’elle n’est ni plus ni moins que le premier roadster produit par BMW après les 253 exemplaires de la mythique BMW 507.


Et au volant?
Nous le disions précédemment, la Z1 est la première BMW conçue en tant que roadster depuis la BMW 507 qui a su, avec brio, marquer la fin des années 50’ et le début des années 60’.
Pour rappel, si l’on s’en tient à la définition pure et dure d’un roadster, c’est une voiture découvrable à deux places, avec des lignes élégantes et un style racé qui rappelle souvent les voitures des années 1950 et 1960. Tout pile la période de sortie de la 507 finalement…
Nés sous le signe de la légèreté, les roadsters ont généralement une carrosserie légère en fibre de verre ou en aluminium, et sont conçus pour offrir une expérience de conduite dynamique, avec maniabilité pour encore plus de plaisir de conduite.
Quand on s’en tient à la fiche technique de la Z1, on ne peut que se dire que c’est une voiture conçue avec un cahier des charges proche de celui de la définition évoquée précédemment, sous le signe du plaisir de conduite avec ni plus ni moins que le moteur 6 cylindres en ligne M20 de 2.5 litres de cylindrée sous le capot.

Celui qui vous vend la Z1 comme étant une sportive vous ment !
Certes, la motorisation est noble et la voiture a une allure sportive et élégante grâce à une aérodynamique particulièrement travaillée. Notamment grâce à un capot plongeant, des phares carénés sous bulles, un fond plat à permettant l’effet de sol (oui, déjà dans la fin des années) et un pot d’échappement en forme d’aile d’avion inversée afin d’assurer de l’appui sur le train arrière sans pour autant devoir mettre un quelconque appendice aérodynamique sur la malle arrière.
C’est qu’il aurait été de mauvais goût de venir charger visuellement une ligne de carrosserie aussi fluide et aussi épurée que celle de la Z1 !
Tout cela sans oublier un habitacle particulièrement travaillé avec un petit volant trois branches recouvert de cuir, un pommeau de vitesse tombant directement sous la main et deux magnifiques sièges baquets dans lesquels on se sent directement bien.
Et pourtant, non, la Z1 n’est pas une voiture sportive. C’est plutôt une voiture qui s’apprécie au travers d’une conduite décontractée, coude sur la portière (quand elle est relevée), tout en profitant du paysage et de la mélodie rauque du six cylindres.
En effet, la Z1 fut critiquée à son lancement pour ses performances loin d’être hors normes avec « seulement » 170 chevaux, 225 kilomètres par heure en vitesse de pointe et un 0 à 100 effectué en huit secondes notamment à cause d’une boite de vitesses au rapport relativement longs.
Néanmoins, même si l’image n’est pas en adéquation avec le comportement que l’on peut ressentir au volant, reconnaissons que le plaisir de conduite est là au même titre que la musique et surtout la beauté de l’objet. N’avons-nous pas là l’une des plus belles BMW jamais produites ?
Nous le pensons très sincèrement !
Texte : Laurent Costas
Photos : Pierre Fontignies












