Le « Bialbero » : plus qu’un moteur, une pièce d’orfèvrerie

Published by Laurent Costas on

Le moteur est au cœur même de la mécanique automobile. Certains moteurs se contentent de faire avancer la voiture et d’autres vont plus loin : ils ont le pouvoir de donner une âme à la voiture dans laquelle ils sont montés. Si le slogan d’Alfa Romeo est « La meccanica delle emozioni », le Bialbero que l’on appelle également le « twin cam » y est pour quelque chose !

Une architecture moteur, une période chez un constructeur

Un moteur caractérise souvent une période auprès d’un constructeur, c’est ainsi que l’on évoquera sans équivoque le moteur 6 cylindres en ligne XK chez Jaguar qui était monté dans les Type-E ou encore le flat-6 qui équipe toujours celle que l’on ne présente plus : la Porsche 911.

L’histoire du moteur que nous évoquons aujourd’hui débute au sortir de la seconde guerre mondiale alors même que la firme au Biscione décide de reprendre la construction des 6C 2500.

Très peu de temps après la reprise des activités, Alfa Romeo revoit sa copie et décide de produire des modèles plus populaires de façon à répondre à une demande de véhicules plus modestes. C’est alors qu’émerge le besoin d’un nouveau moteur pourvu de 4 cylindres.

La firme milanaise fait dès lors appel son à directeur technique, Orazio Satta Puliga et à l’équipe qu’il dirige pour concevoir « le premier moteur moderne de la marque ». Aujourd’hui encore, ceux que l’on appelle les Alfistes doivent leur passion à ces hommes qui ont réussi à transformer des dessins sur des planches en mythe provoquant le sourire au moindre coup d’accélérateur.

La meccanica delle emozioni

C’est en 1954 que le Bialbero 1300 fait ses premiers tours de bielle avec une cylindrée de 1290cc et surtout, deux arbres à cames en tête. Cependant, ce ne sont pas là les seules caractéristiques de ce moteur de légende : On peut également citer la présence de 5 paliers pour assurer une meilleure rigidité du vilebrequin, l’adoption chambres de combustion hémisphériques pour une meilleure combustion grâce au positionnement de la bougie sans oublier la disposition optimale des soupapes en V avec un angle de 80°. Ces innovations permettront au bloc de développer la puissance respectable, pour l’époque, de 52 chevaux.

Alfa Romeo a élaboré la recette pour déchainer les passions. D’ailleurs, comme le disait Orazio Satta Puliga : « Il y a de nombreuses marques de voitures, parmi elles Alfa Romeo occupe une place particulière. C’est une sorte de maladie, l’enthousiasme pour un moyen de transport. C’est un mode de vie, une façon particulière de concevoir un véhicule à moteur. Quelque chose qui échappe à toute définition. Ses éléments sont comme ces traits irrationnels de l’esprit humain qui ne peut être expliqué par la logique. Il s’agit de sensations, de passion, des choses qui font plus appel au cœur qu’au cerveau. »

Orazio Satta Puliga

Une affaire de cylindrées

En 1962, l’équipe technique décide de rehausser le bloc de 20 millimètres, la cylindrée passe à 1570cc et celui que l’on appelle le 1600 est là.

Un an après, en 1963, le modèle qui fait vibrer tous les Alfistes fait son apparition avec pour lourde mission la succession à Giulietta Sprint Coupé : l’Alfa GT que l’on appelle plus communément le coupé Bertone.  

En 1968, le bloc est à nouveau réhaussé, les bielles rallongées et c’est le 1779cc qui fait son arrivée au catalogue. Cette cylindrée barbare de 1779cc ne vous évoque rien ? Soyez rassuré, elle est plus connue sous le nom de 1750 et pour les collectionneurs, c’est le bloc le plus pur et le plus authentique. C’est le graal !

Enfin, à partir de 1971, en partant de la même base technique c’est le 2000 qui équipe les voitures sortant des usines de la firme au Biscione. Le bloc développe alors 130cv et sera monté dans les spider jusqu’en 1993 alors qu’un autre moteur fait sa place au sein du groupe : le Busso.  

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